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Séminaire

Les pratiques artistiques : des œuvres aux artistes, imaginaires des artistes

Séminaire Axe 3, Centre ISA, Imaginaire & Société, Recherche Le 16 mars 2022
Complément date

14h00 - 18h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Médiat Rhône-Alpes
Salle de conférence

Conférence d'Éric Villagordo, maître de conférences HDR en arts plastiques à l’université Paul-Valéry Montpellier 3, dans le cadre du séminaire “Imaginaire & Société : Émotion, Perception, Créativité” proposé par ISA et l'Axe 3.

Les pratiques artistiques sont l’objet d’enjeux sociétaux et idéologiques. Exclues de longue date par Platon de la Cité, renvoyées à leur statut de basse condition mécanique ou ouvrière au Moyen Âge, elles vivent une véritable lutte des classes avant la lettre à la Renaissance. La trajectoire des artistes vers les élites culturelles et politiques a modifié le futur des pratiques artistiques plastiques, qui peu à peu ont changé d’imaginaires. Ce long héritage contradictoire s’exalte encore dans la période romantique pour continuer tout au long de la modernité, au sein de laquelle la figure de l’artiste, à part quelques épisodes révolutionnaires politiques, conforte son rapport avec les élites (installées ou underground). La mise en tension des imaginaires de la création traverse encore les artistes contemporains. Lorsqu’on interroge, que l’on travaille, et que l’on crée avec les artistes, on perçoit de multiples contradictions entre la sphère idéelle, intellectuelle, et la sphère concrète, celle des corps en action en lutte avec la matière. Cela recoupe des imaginaires sociétaux, et le chercheur en sciences sociales retrouve ces tensions dans ses questions de méthode : œuvre, discours, pratiques artistiques ? Une tradition empirique de la sociologie de l’art propose d’observer les pratiques, mais ces pratiques, on l’aura compris, ne sont pas faites que de matériaux, elles sont aussi faites des imaginaires contradictoires du rapport des artistes avec les élites et le métier concret de l’art.

Éric Villagordo est maître de conférences HDR en arts plastiques à l’université Paul-Valéry Montpellier 3, chercheur et directeur-adjoint du RIRRA21. Sociologue de l’art, il travaille sur la création et les artistes, l’éducation culturelle et artistique, ainsi que sur la bande dessinée. En 2020 il a soutenu une HDR en arts et sciences de l’art à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, École des Arts de la Sorbonne, intitulée « La fabrique de l’artiste élitiste. Inégalités de classe, de genre, de territoire ».

Il est l’auteur de L’artiste en action. Vers une sociologie de la pratique artistique (L’Harmattan, 2012) ; en co-direction avec J.-C. Chabanne et M. Parayre, La rencontre avec l’œuvre. Éprouver, pratiquer, enseigner les arts et la culture (L’Harmattan, 2012) ; « Un sociologue en résidence d’artiste » (Culture & Musées, n° 19, Entre arts et sciences, Actes Sud, 2012) ; avec M. Facuse et J. E. Serrano Moreno (dir.), Artelogie, n° 13, Violeta Parra : authenticité, primitivisme et processus d'exotisme chez les artistes latino-américains, 2019 ; à paraître Qui s’autorise à être artiste ? Inégalités de classe, de genre, de territoire (L’Harmattan, 2022).

En pratique

Séance publique sous réserve d’inscription, organisée en présentiel et à distance (pour recevoir le lien Zoom, contacter avant mardi 17h00 Florent.Gaudezatuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez) – Objet du mail : « Conférence Éric Villagordo »).

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Florent.Gaudezatuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez)

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Traduction et dramaturgie du théâtre grec : la scène comme outil d'exploration des traductions

Séminaire Recherche, TRANSLATIO Le 21 mars 2022
Complément date

10h30 - 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison de la Création et de l'Innovation (MaCI)
Salle d'Archives de la scène
339 avenue Centrale

Conférence d'Estelle Baudou (dramaturge et chercheuse en études théâtrales) dans le cadre du séminaire conjoint Actualité de la recherche en SDA – TRANSLATIO.

Lors de cette séance de séminaire, Estelle Baudou présentera la spécificité de la traduction du théâtre antique et plus particulièrement de la tragédie grecque pour la scène. À l’époque contemporaine, la place du·de la traducteur·rice et plus largement de l’acte de traduction sont généralement invisibilisés par la suprématie de la mise en scène. Elle propose de repenser la place de la traduction au sein des processus de création en lien, d’une part, avec les pratiques de la dramaturgie et, d’autre part, avec les théories de réception de l’Antiquité.

Dans un deuxième temps, elle montrera comment la recherche par la pratique peut activement contribuer à l’analyse des traductions modernes et contemporaines du théâtre antique et s’avère essentielle pour penser l’intégration de l’acte de traduction au sein des processus de création.

Estelle Baudou est dramaturge et chercheuse en études théâtrales. Sa recherche porte principalement sur la réception de la tragédie grecque sur les scènes contemporaines. Elle a bénéficié d’un financement Marie Sklodowska Curie pour mener sa recherche post-doctorale à l’APGRD (Archive of Performances of Greek and Roman Drama) de l'université d’Oxford (2019-2021). Elle a auparavant réalisé un doctorat sous la direction de Christian Biet à l’université de Paris Nanterre (Créer le chœur tragique, Classiques Garnier, 2021). Elle enseigne aussi la dramaturgie au Conservatoire Régional de Paris et travaille avec plusieurs compagnies de théâtre comme dramaturge.

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malika.bastinatuniv-grenoble-alpes.fr (Malika Bastin)

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La nouvelle religion de la Nature et l'imaginaire écologique

Séminaire Centre ISA, Imaginaires écologiques, Recherche Le 31 mars 2022
Complément date

10h30 - 12h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Grande salle des colloques (aile G, 4e étage)

Ce séminaire organisé par ISA portera sur les imaginaires écologiques et environnementaux, entre angoisse apocalyptique et utopies de nouveaux modes/mondes communs.

Michaël Jakob (Litt&Arts – ISA)
La nouvelle religion de la Nature et l'imaginaire écologique

Michaël Jakob est professeur de littérature comparée à l’UGA et membre du centre de recherche ISA. Spécialiste de l’histoire et des théories du paysage, ses recherches actuelles portent sur l’espace du vertige et sur le concept de nature. Parmi ses ouvrages récents : Le pouvoir du banc, Macula, 2014 ; What is Landscape?, LISt Lab, 2018 ; Prises de vue. Un paradigme pour l’observation du paysage, MētisPresses, 2019 ; L’Arrière-paysage. Des origines technologiques du paysage, b2 éditions, 2019 ; Klimapolitik. Ziele, Konflikte, Lösungen (avec O. Edenhofer), Beck, 2019 ; L’architettura del paesaggio, USI/ Silvana Editore, 2020 ; Architecture et violence. La cabane de Unabomber, Eterotopia, 2021.

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isabelle.krzywkowskiatuniv-grenoble-alpes.fr (Isabelle Krzywkowski)

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Séminaire RARE – séance 2

Séminaire RARE - Commentaires de Josse Willich à l'Andria, Recherche Le 11 mars 2022
Complément date

11h00 - 15h00

Grenoble - Centre ville

Complément lieu

IUT 2
Salle Panel
2 place Doyen Gosse

Ce séminaire étudie la tradition rhétorique sous un angle tout nouveau, en s’appuyant sur les commentaires linéaires des discours de l’Antiquité et des pièces de théâtre antiques.

L'équipe de chercheur·euses poursuit l'étude collective du commentaire de Josse Willich (1550) à l'Andrienne de Térence (acte IV, scènes 1 et 2).

Contacts

christiane.louetteatuniv-grenoble-alpes.fr (Christiane Louette)
jean-yves.vialletonatuniv-grenoble-alpes.fr (Jean-Yves Vialleton)

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Photographie et sciences sociales. Méthodologie de l’image en sociologie visuelle

Séminaire Axe 3, Centre ISA, Imaginaire & Société, Recherche Le 9 mars 2022
Complément date

13h00 - 18h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Médiat Rhône-Alpes
Salle de conférence

Conférence de François Cardi, professeur honoraire de sociologie à l’université d’Évry Paris-Saclay, dans le cadre du séminaire “Imaginaire & Société : Émotion, Perception, Créativité” proposé par ISA et l'Axe 3.

L’omniprésence de l’image dans tous les aspects de la vie sociale se double paradoxalement d’une certaine réticence des sciences humaines en général et des sociologues en particulier, à envisager la photographie comme une donnée d’enquête, de recherche et d’enseignement à part entière.
L’intervention au séminaire se présentera, en s’appuyant sur une quinzaine de photographies, comme une réflexion sur la nature de la photographie, en tant que production matérielle et pratique sociale. Elle dégagera quelques méthodes sociologiques à mettre en œuvre pour atteindre, à égalité avec l’écrit et avec les sources traditionnelles de la discipline (entretien, observation, données statistiques, archives, etc.) le social qu’elle présente et représente.

François Cardi est professeur honoraire de sociologie à l’université d’Évry Paris-Saclay. Il a été chercheur à l’Institut national de recherche pédagogique, a enseigné la sociologie de l’éducation et la sociologie du travail et publié aux éditions L’Harmattan Durkheim sociologue de l’éducation, Métamorphoses de la formation et L’enseignement agricole en France. Depuis une vingtaine d’années, il conduit des recherches et anime des enseignements sur l’image photographique. Il pratique la photographie depuis 1972 et a reçu le prix Ilford Lumière – option argentique – en 2012. Il est membre du Comité de rédaction de la Nouvelle Revue du Travail, où il co-anime la rubrique « Champs et contrechamps », et où il a publié de nombreux articles (en ligne). Il vient de faire paraître Photographie et sciences sociales aux éditions L’Harmattan.

> Texte à lire pour préparer la séance.

En pratique

Séance publique sous réserve d’inscription, organisée en présentiel et à distance (pour recevoir le lien Zoom, contacter Florent.Gaudezatuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez) – Objet du mail : « Conférence François Cardi »).

Contact

Florent.Gaudezatuniv-grenoble-alpes.fr (Florent Gaudez)

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Jeux de rôle : des histoires pour questionner les normes ?

Séminaire Doctorants et doctorantes, Donjons & Labo, Recherche Le 6 mai 2022
Complément date

20h00 - 22h00

À distance

Troisième séance du séminaire “Donjons & Labo” consacré aux histoires dans les jeux de rôle.

Interventions de

Alexandre Declos (docteur en philosophie, université d'Ottawa)
Le jeu de rôle comme machine à fictions. Analyse philosophique de Dark Heresy

Dans cette intervention, Alexandre Declos montre ce que les histoires de jeux de rôle ont d’intéressant au regard des théories philosophiques de la fiction, comme celles de Kendall Walton (1990). Après un état de l'art sur les théories philosophiques de la fiction, le chercheur présente leurs applications dans l'analyse du jeu de rôle Dark Heresy, de l'univers de space opera Warhammer 40000. Dans un univers de jeu dangereux et impitoyable, où est la place de la création fictionnelle ?

Dans son analyse, le chercheur questionne notamment les notions de « faire-semblant » (make believe), de « monde de jeu » et de « monde de l’œuvre ». Il aborde également l'entremêlement de plusieurs dimensions fictionnelles (trame narrative du système de jeu et du scénario, point de vue fictionnel des personnages et du Maître du Jeu, mise en récit individuelle par les joueurs réels, narration émergente du groupe).

Guillaume Cot (docteur en études théâtrales, université Paris 8)
La fiction et la règle : le jeu de rôle comme variante du droit et de la littérature

Guillaume Cot propose d’explorer le rapport entre la règle et la fiction en comparant le jeu de rôle avec le droit d’une part, et avec les fictions littéraires et théâtrales d’autre part. L’hypothèse fondamentale est que, parce qu’il est tout à la fois jeu et fiction, règle et récit, le jeu de rôle se trouve au point d’intersection idéal de l’étude conjointe de deux univers rapprochés par les law and literature studies. Or, à ce point d’intersection, cette pratique permet de comprendre tout autant la nature fictionnelle du droit et la nature réglée de la fiction.

Le chercheur insiste sur deux types de pouvoir exercés dans le jeu de rôle motivé par le frayage fictionnel : le pouvoir para-bureaucratique (Graeber, 2017), qui rappelle les règles et les conditions de jeu, et le pouvoir para-judiciaire, qui fait appliquer les règles ou qui établit d'autres propositions exécutives dans des cas particuliers.

En pratique

Ce séminaire de recherche est ouvert à toutes les personnes s'intéressant à la recherche rôlistique.
Séance organisée en ligne et enregistrée : lien Meet UGA.

Contacts

audrey.dominguezatuniv-grenoble-alpes.fr (Audrey Dominguez)
helene.godin1atuniv-grenoble-alpes.fr (Hélène Godin)

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Fabriquer, expérimenter, revivre l'histoire grâce au jeu de rôle

Séminaire Doctorants et doctorantes, Donjons & Labo, Recherche Le 1 avril 2022
Complément date

20h00 - 22h00

À distance

Deuxième séance du séminaire “Donjons & Labo” consacré aux histoires dans les jeux de rôle.

Interventions de

Michael Freudenthal (doctorant CIFRE en Sciences de l'Éducation, université Sorbonne Paris Nord)
Le poids de l’Histoire dans le larp Legion : une histoire sibérienne

Michael Freudendhal présente son mémoire sur le jeu de rôle grandeur nature ou « larp » Legion: a Siberian Story (Rolling, 2014) qui s’inspire d’un fait historique lié à la création de la première République Tchèquoslovaque en 1918 : la marche à travers une Sibérie en pleine guerre civile par une troupe militaire de l’armée russe, majoritairement composée de Tchèques et de Slovaques.

Si Legion est présenté comme une expérience physiquement exigeante avec de grands efforts pour donner une impression d’authenticité historique, il a été également conçu par l’association pour se réapproprier et transmettre une histoire nationale. Bien que l’association se présente comme développant des jeux éducatifs, Legion n’est pas présenté comme tel. Il paraît donc intéressant d’interroger la relation entre les formes de participation et la recherche d’authenticité historique de Legion.

Le chercheur s'intéresse d’une part aux cadres de l’expérience, souvent mobilisés pour analyser le jeu de rôle (Fine, 1983 ; Caïra, 2007 ; Kapp, 2013 ; Stenros, 2015 ; Kamm, 2020) puisque dans ce contexte interculturel, respecter le cadre diégétique revient à respecter la culture locale. D’autre part, il fait appel au modèle MÉDIAL (Caïra, 2018) qui distingue plusieurs dimensions de l’engagement ludique. Dans le cas de Legion, l’engagement dans la Diégèse ou l’Intrigue porte à la fois sur la narration proposée dans le dispositif et à la fois sur les origines documentaires de cette narration.

Corentin Boulay (docteur en psychologie, université de Lausanne/université de Lorraine)
Le Jeu de Rôle en psychothérapie d’adolescents : intercréativité et narrations au service des processus de transformation psychique

Depuis plusieurs dizaines d’années, le jeu se trouve mobilisé sous de nombreuses déclinaisons en psychothérapies (dessin, jeu vidéo, théâtre ...), et à plus forte raison lorsque le setting classique de thérapie par la parole est peu adapté (Brun et al., 2013). Le jeu de rôle (JDR) s’inscrit également dans cette démarche. Bien qu’il ait été peu étudié dans sa dimension thérapeutique (Fauché et Thévenot, 2018 ; Bonnet, 2017), le champ des médiations thérapeutiques par le jeu conceptualise et modélise depuis longtemps les effets de différentes formes de jeu en thérapie et donne à voir combien le jeu est un outil particulièrement riche pour relancer la capacité du sujet à imaginer, créer, inventer et raconter, qui sont les moteurs de sa subjectivité (Brun et Roussillon, 2021).

Corentin Boulay présente l’intérêt du jeu de rôle en contexte thérapeutique à l’appui d’illustrations issues d’une psychothérapie groupale menée auprès d’adolescents dits « difficiles ». Plus particulièrement, il propose d'étudier comment le fait de raconter, de co-raconter une histoire à plusieurs favorise l’émergence d’effets thérapeutiques et comment le jeu de rôle, mêlant intercréativité et co-narrativité (David, 2015), apparaît être un outil puissant pour apaiser les adolescents et leur permettre de relancer leur capacité à symboliser leurs propres expériences.

En pratique

Ce séminaire de recherche est ouvert à toutes les personnes s'intéressant à la recherche rôlistique.
Séance organisée en ligne et enregistrée : lien Meet UGA.

Contacts

audrey.dominguezatuniv-grenoble-alpes.fr (Audrey Dominguez)
helene.godin1atuniv-grenoble-alpes.fr (Hélène Godin)

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Jeux de rôle, réécritures et réceptions

Séminaire Doctorants et doctorantes, Donjons & Labo, Recherche Le 4 mars 2022
Complément date

20h00 - 22h00

À distance

Première séance du séminaire “Donjons & Labo” consacré aux histoires dans les jeux de rôle.

Interventions de

Grégory Thonney (diplômé de Français moderne, chercheur en ludologie, université de Lausanne)
Appréhender un Moyen Âge par le prisme du jeu de rôle

Dans cette intervention, il est question du Moyen Âge perçu et joué lors d'une partie de jeu de rôle dans une diégèse fantasy ou arthurienne. En effet, le jeu de rôle est un excellent outil d'étude des médiévalismes de par les contenus qu'il met en jeu d'un côté, et les mécaniques propres au dispositif rôlistique de l'autre. En reprenant la typologie de Caïra dans Définir la fiction, il s'agit de considérer le medium du jeu de rôle comme hybride, avec ses propres codes, qui offrent un prisme déformant du Moyen Âge autant qu'il met en lumière la manière qu'ont les joueurs de se le représenter. Après avoir posé quelques notions aidant à saisir le jeu de rôle dans sa poétique et à différencier d'autres fictions interactives (fiction axiomatique versus fiction mimétique, game versus play, disruption du bloc fictionnel), l'intervention questionne certains systèmes de jeu dans ce qu'ils reprennent ou non de la matière d'origine et à quelle fin. Finalement, avec des extraits de parties, nous nous détachons du système pour aller vers le play et voir de quelle manière les joueurs contribuent à faire exister une vision médiévalisante de l'univers de jeu. Concernant le corpus ludique, la communication est l’occasion de voir certains classiques comme Pendradron ou Warhammer, mais aussi de s’attarder sur des créations à visée pédagogique, comme Quêtes arthuriennes, réalisé dans le cadre d’une exposition sur le mythe arthurien à la BnF.

Clément Pélissier (docteur en Sciences de l’Imaginaire, Université Grenoble Alpes)
La chasse aux démons : Histoire d’une incompréhension du jeu de rôle

Cette intervention propose de revenir sur quelques faits de « diabolisation » historiques du jeu de rôle pour tâcher d’en comprendre le contexte, les tenants et les aboutissants, afin d’identifier avec le recul contemporain la force de cette même évasion. En 2020, Julien Pirou a publié La Grande Aventure du Jeu de Rôle (Ynnis Éditions) qui se présente comme une enquête richement illustrée et documentée de l’Histoire des origines, de l’évolution et des pratiques du jeu de rôle. S’il en dépeint les attraits les plus exaltants, il nous rappelle aussi que le loisir a connu des heures sombres, au banc des accusés. De la même façon que Frederic Wertham pensait les comic books responsables de tous les maux de la jeunesse (théorie qu’il défendra bec et ongles dans Seduction of the innocent en 1954), l’émergence des jeux de rôles s’est aussi accompagnée de critiques très négatives. Tout comme l’on retient la date d’une nouvelle édition de Dungeons & Dragons, les emballements médiatiques, politiques, religieux autour de la pratique et des pratiquant·es marquent aussi l’Histoire et sa mémoire. Ainsi aux États-Unis, l’histoire de James Dallas Egbert, qui fugua en 1979 et dont on rapprocha le mal-être de sa pratique rôlistique fait partie de ces jalons. De même que les croisades de Patricia Pulling, fondatrice en 1982 de Bothered About Dungeons & Dragons, qui accusa ce même jeu de tous les embrigadements imaginables. Du côté de la France, le suicide de Christophe Maltesse en 1994 conduit la presse et une partie de la médecine psychiatrique à rapprocher étroitement le jeu de rôle à l’acte désespéré du jeune homme. On ne peut oublier non plus que l’affaire des profanations du cimetière de Carpentras avait cristallisé depuis 1990 une peur panique d’une partie de l’opinion publique quant aux pratiques « satanistes » des adeptes du jeu de rôle. Si la culpabilité d’un groupuscule néonazi est aujourd’huiclairement établie, il n’empêche que les théories fantaisistes au cours de cette affaire ont contribué à la mauvaise presse et à l’incompréhension de la pratique. 

En pratique

Ce séminaire de recherche est ouvert à toutes les personnes s'intéressant à la recherche rôlistique.
Séance organisée en ligne et enregistrée : lien Meet UGA.

Contacts

audrey.dominguezatuniv-grenoble-alpes.fr (Audrey Dominguez)
helene.godin1atuniv-grenoble-alpes.fr (Hélène Godin)

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L’écriture à la première personne et le problème des genres autobiographiques au tournant des Lumières : l’exemple de Casanova

Séminaire Centre CHARNIÈRES, Questions génériques - questions génétiques, Recherche Le 15 mars 2022
Complément date

18h00 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Septième séance du séminaire ​CHARNIÈRES avec l'intervention de Jean-Christophe Igalens (Sorbonne Université).

« Je ne donnerai pas à mon histoire le titre de confessions, car depuis qu’un extravagant l’a souillé, je ne puis plus le souffrir » ; « Je n’écris ni l’histoire d’un illustre, ni un roman » (préface de 1797 à l’Histoire de ma vie) : ces désignations négatives du titre et du genre de l’œuvre autobiographique montre le caractère problématique de l’appréhension générique de son œuvre par Casanova lui-même. Réciproquement, la description, en 1769, de sa Réfutation de l’Histoire du gouvernement de Venise par Amelot de la Houssaye (en italien) comme une « rhapsodie » désignait un écart par rapport aux genres bien répertoriés, écart en grande partie lié aux exigences d’une expression à la première personne à la recherche de sa forme.

Ce phénomène double – mise à l’épreuve des genres par la « pression » de l’écriture autobiographique et flottement de la généricité de l’écriture à la première personne – est, au-delà du cas particulier de Casanova, au cœur de la complexité et du dynamisme des productions autobiographiques au tournant des Lumières.

On cherchera à l’éclairer dans la perspective générique et génétique en montrant comment certains textes publiés par Casanova notamment dans des œuvres « historiques » ou polémiques constituent des avant-textes de l’Histoire de ma vie, en réfléchissant ainsi à la genèse de l’écriture autobiographique et aux problèmes posés par son appréhension au prisme des genres.

Jean-Christophe Igalens est Maître de conférences en littérature française (XVIIIe siècle) à Sorbonne Université, spécialiste de Casanova (Casanova. L’écrivain en ses fictions, Classiques Garnier, 2011, rééd. 2013, coll. « Poche »), éditeur d'Histoire de ma vie chez Robert Laffont (coll. « Bouquins »).

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catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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(Re)naissance de l’épopée chez Victor Hugo

Séminaire Centre CHARNIÈRES, Questions génériques - questions génétiques, Recherche Le 1 mars 2022
Complément date

18h00 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Sixième séance du séminaire ​CHARNIÈRES avec l'intervention de Jean-Marc Hovasse (Sorbonne Université).

Cette communication portera sur un genre mal aimé au XIXe siècle, celui de l’épopée. Nous essaierons de le suivre dans l’œuvre de Victor Hugo depuis ses toutes premières manifestations jusqu’à son apothéose (La Légende des siècles), étant entendu que nous nous limiterons a priori à la poésie – sauf pour regarder aussi ce que Victor Hugo dit du genre lui-même dans son œuvre critique.

Jean-Marc Hovasse est professeur de littérature française à Sorbonne Université. Spécialiste de Victor Hugo et de la poésie française du XIXe siècle, il a dirigé en 2017 le numéro Hugo de Genesis (45/17), Revue internationale de critique génétique. Il est aussi co-responsable de l’équipe « Autobiographie et correspondances » de l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM CNRS / ENS Paris). Il écrit enfin la biographie de Victor Hugo (Avant l’exil, 1802-1851 et Pendant l’exil I, 1851-1864, Fayard, 2001 et 2008), dont il prépare le troisième et dernier tome.

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catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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