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Jeux de rôle, réécritures et réceptions

Séminaire Doctorants et doctorantes, Donjons & Labo, Recherche Le 4 mars 2022
Complément date

20h00 - 22h00

À distance

Première séance du séminaire “Donjons & Labo” consacré aux histoires dans les jeux de rôle.

Interventions de

Grégory Thonney (diplômé de Français moderne, chercheur en ludologie, université de Lausanne)
Appréhender un Moyen Âge par le prisme du jeu de rôle

Dans cette intervention, il est question du Moyen Âge perçu et joué lors d'une partie de jeu de rôle dans une diégèse fantasy ou arthurienne. En effet, le jeu de rôle est un excellent outil d'étude des médiévalismes de par les contenus qu'il met en jeu d'un côté, et les mécaniques propres au dispositif rôlistique de l'autre. En reprenant la typologie de Caïra dans Définir la fiction, il s'agit de considérer le medium du jeu de rôle comme hybride, avec ses propres codes, qui offrent un prisme déformant du Moyen Âge autant qu'il met en lumière la manière qu'ont les joueurs de se le représenter. Après avoir posé quelques notions aidant à saisir le jeu de rôle dans sa poétique et à différencier d'autres fictions interactives (fiction axiomatique versus fiction mimétique, game versus play, disruption du bloc fictionnel), l'intervention questionne certains systèmes de jeu dans ce qu'ils reprennent ou non de la matière d'origine et à quelle fin. Finalement, avec des extraits de parties, nous nous détachons du système pour aller vers le play et voir de quelle manière les joueurs contribuent à faire exister une vision médiévalisante de l'univers de jeu. Concernant le corpus ludique, la communication est l’occasion de voir certains classiques comme Pendradron ou Warhammer, mais aussi de s’attarder sur des créations à visée pédagogique, comme Quêtes arthuriennes, réalisé dans le cadre d’une exposition sur le mythe arthurien à la BnF.

Clément Pélissier (docteur en Sciences de l’Imaginaire, Université Grenoble Alpes)
La chasse aux démons : Histoire d’une incompréhension du jeu de rôle

Cette intervention propose de revenir sur quelques faits de « diabolisation » historiques du jeu de rôle pour tâcher d’en comprendre le contexte, les tenants et les aboutissants, afin d’identifier avec le recul contemporain la force de cette même évasion. En 2020, Julien Pirou a publié La Grande Aventure du Jeu de Rôle (Ynnis Éditions) qui se présente comme une enquête richement illustrée et documentée de l’Histoire des origines, de l’évolution et des pratiques du jeu de rôle. S’il en dépeint les attraits les plus exaltants, il nous rappelle aussi que le loisir a connu des heures sombres, au banc des accusés. De la même façon que Frederic Wertham pensait les comic books responsables de tous les maux de la jeunesse (théorie qu’il défendra bec et ongles dans Seduction of the innocent en 1954), l’émergence des jeux de rôles s’est aussi accompagnée de critiques très négatives. Tout comme l’on retient la date d’une nouvelle édition de Dungeons & Dragons, les emballements médiatiques, politiques, religieux autour de la pratique et des pratiquant·es marquent aussi l’Histoire et sa mémoire. Ainsi aux États-Unis, l’histoire de James Dallas Egbert, qui fugua en 1979 et dont on rapprocha le mal-être de sa pratique rôlistique fait partie de ces jalons. De même que les croisades de Patricia Pulling, fondatrice en 1982 de Bothered About Dungeons & Dragons, qui accusa ce même jeu de tous les embrigadements imaginables. Du côté de la France, le suicide de Christophe Maltesse en 1994 conduit la presse et une partie de la médecine psychiatrique à rapprocher étroitement le jeu de rôle à l’acte désespéré du jeune homme. On ne peut oublier non plus que l’affaire des profanations du cimetière de Carpentras avait cristallisé depuis 1990 une peur panique d’une partie de l’opinion publique quant aux pratiques « satanistes » des adeptes du jeu de rôle. Si la culpabilité d’un groupuscule néonazi est aujourd’huiclairement établie, il n’empêche que les théories fantaisistes au cours de cette affaire ont contribué à la mauvaise presse et à l’incompréhension de la pratique. 

En pratique

Ce séminaire de recherche est ouvert à toutes les personnes s'intéressant à la recherche rôlistique.
Séance organisée en ligne et enregistrée : lien Meet UGA.

Contacts

audrey.dominguezatuniv-grenoble-alpes.fr (Audrey Dominguez)
helene.godin1atuniv-grenoble-alpes.fr (Hélène Godin)

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Séminaire Donjons & Labo

Histoires et Jeux de rôle

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Ce séminaire, faisant suite à deux journées d'étude sur le thème du jeu de rôle, sera consacré aux histoires dans les jeux de rôle.

Après deux journées d'études sur le jeu de rôle, dédiées aux représentations des rôles puis aux constructions de lieux ludiques, l'initiative de recherche Donjons & Labo met en place un séminaire sur les histoires dans les jeux de rôle du mois de mars au mois de mai 2022.

Dans ce séminaire pluridisciplinaire, nous souhaitons explorer la notion d'histoires en profondeur. L'histoire pourra donc être développée avec plusieurs sens, tels que « narration d'événements fictifs », « récit ou témoignages de faits réels » ou bien « recherche, connaissance, reconstruction du passé de l'humanité ».

En pratique

Les séances ont lieu en ligne le premier vendredi du mois de 20h00 à 22h00 : lien Meet UGA.
Elles sont enregistrées.

Séances 2021-2022

Contacts

audrey.dominguezatuniv-grenoble-alpes.fr (Audrey Dominguez)
helene.godin1atuniv-grenoble-alpes.fr (Hélène Godin)

L’écriture à la première personne et le problème des genres autobiographiques au tournant des Lumières : l’exemple de Casanova

Séminaire Centre CHARNIÈRES, Questions génériques - questions génétiques, Recherche Le 15 mars 2022
Complément date

18h00 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Septième séance du séminaire ​CHARNIÈRES avec l'intervention de Jean-Christophe Igalens (Sorbonne Université).

« Je ne donnerai pas à mon histoire le titre de confessions, car depuis qu’un extravagant l’a souillé, je ne puis plus le souffrir » ; « Je n’écris ni l’histoire d’un illustre, ni un roman » (préface de 1797 à l’Histoire de ma vie) : ces désignations négatives du titre et du genre de l’œuvre autobiographique montre le caractère problématique de l’appréhension générique de son œuvre par Casanova lui-même. Réciproquement, la description, en 1769, de sa Réfutation de l’Histoire du gouvernement de Venise par Amelot de la Houssaye (en italien) comme une « rhapsodie » désignait un écart par rapport aux genres bien répertoriés, écart en grande partie lié aux exigences d’une expression à la première personne à la recherche de sa forme.

Ce phénomène double – mise à l’épreuve des genres par la « pression » de l’écriture autobiographique et flottement de la généricité de l’écriture à la première personne – est, au-delà du cas particulier de Casanova, au cœur de la complexité et du dynamisme des productions autobiographiques au tournant des Lumières.

On cherchera à l’éclairer dans la perspective générique et génétique en montrant comment certains textes publiés par Casanova notamment dans des œuvres « historiques » ou polémiques constituent des avant-textes de l’Histoire de ma vie, en réfléchissant ainsi à la genèse de l’écriture autobiographique et aux problèmes posés par son appréhension au prisme des genres.

Jean-Christophe Igalens est Maître de conférences en littérature française (XVIIIe siècle) à Sorbonne Université, spécialiste de Casanova (Casanova. L’écrivain en ses fictions, Classiques Garnier, 2011, rééd. 2013, coll. « Poche »), éditeur d'Histoire de ma vie chez Robert Laffont (coll. « Bouquins »).

Contact

catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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Les fragments pascaliens : ordre, raisons, figures

Journée d'étude Recherche Le 15 janvier 2016
Complément date

9h00 - 16h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Petite Salle des Colloques (bât. G - 4e ét.)
Université Stendhal

Cette journée d'étude, organisée par LITT&ARTS – RARE, pose la question de la lisibilité des fragments pascaliens.

Sans ordre, ou avec ordre, les fragments pascaliens sont-ils lisibles ? Dès lors que l’investigation sur les dispositifs textuels rejoint une interrogation sur les effets, c’est à la rhétorique, comprise dans son sens le plus large comme théorie de la mise en forme, qu’il revient de répondre.

La présente rencontre se veut un workshop où chaque intervenant disposera d’un temps de parole long qui lui permette de déployer les hypothèses de lecture et de les éprouver au fil du texte.

PROGRAMME

9h00 – Accueil des participants
9h15 – Alain Cantillon (université Sorbonne Nouvelle - Paris 3), « Composition de l’énonciation et configuration du lieu de l’énonciation »
10h45 – Marc Escola (université de Lausanne), « Penser, classer, avec ou sans Pascal »
12h00 – Pause
13h30 – Laurent Susini (université Paris-Sorbonne), « Pour un Pascal juif : les Pensées au prisme de la rhétorique biblique »
14h45 – Karine Abiven (université Paris-Sorbonne), « Les Pensées-de-Pascal : un Pascaliana ? »
16h00 – Clôture

> La journée d’études accueillera avec plaisir les agrégatifs internes et externes dont le programme 2016 fait une halte sur les terres pascaliennes. Les articles seront mis en ligne le plus rapidement possible.

Contact

christine.noille-clauzadeatu-grenoble3.fr (Christine Noille)

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(Re)naissance de l’épopée chez Victor Hugo

Séminaire Centre CHARNIÈRES, Questions génériques - questions génétiques, Recherche Le 1 mars 2022
Complément date

18h00 - 19h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Maison des Langues et des Cultures
Salle Jacques Cartier

Sixième séance du séminaire ​CHARNIÈRES avec l'intervention de Jean-Marc Hovasse (Sorbonne Université).

Cette communication portera sur un genre mal aimé au XIXe siècle, celui de l’épopée. Nous essaierons de le suivre dans l’œuvre de Victor Hugo depuis ses toutes premières manifestations jusqu’à son apothéose (La Légende des siècles), étant entendu que nous nous limiterons a priori à la poésie – sauf pour regarder aussi ce que Victor Hugo dit du genre lui-même dans son œuvre critique.

Jean-Marc Hovasse est professeur de littérature française à Sorbonne Université. Spécialiste de Victor Hugo et de la poésie française du XIXe siècle, il a dirigé en 2017 le numéro Hugo de Genesis (45/17), Revue internationale de critique génétique. Il est aussi co-responsable de l’équipe « Autobiographie et correspondances » de l’Institut des textes et manuscrits modernes (ITEM CNRS / ENS Paris). Il écrit enfin la biographie de Victor Hugo (Avant l’exil, 1802-1851 et Pendant l’exil I, 1851-1864, Fayard, 2001 et 2008), dont il prépare le troisième et dernier tome.

Contact

catherine.marietteatuniv-grenoble-alpes.fr (Catherine Mariette)

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Œuvres-mémoires au cinéma et dans les arts de la scène

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L’objectif de ce séminaire doctoral est d’établir un dialogue entre différents sujets de recherche contemporains ayant trait à la thématique mémorielle dans les arts cinématographiques, visuels et dans les arts de la scène.

Ce séminaire, ouvert à toutes et à tous, sera ponctué, séance par séance, par les présentations de travaux en cours de doctorant·es. 

Qu’il s’agisse d’œuvres constituées à partir d’archives, de récits à la première personne, ou bien encore de gestes chorégraphiques, les créations abordées au cours de ce séminaire doctoral font partie de ces œuvres-témoignages ainsi que de ces œuvres-déchirures à la dimension historico-critique. L’écart entre le dit et le montré, entre discours et figurations, représentations et infigurabilité, dans les arts de la scène comme au cinéma, questionne la puissance des images en tant que vectrices de mémoires.

En tant que partages d’un sensible discontinu à la faveur « d’une expérience partagée d’un ‘‘monde en commun’’ » (Sylvie Rollet, Théo Angelopoulos, au fil du temps, revue Théorème n° 9, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2007, p. 8), les œuvres-mémoires participent du dévoilement, du geste d'ouverture qui nous offre à un monde éclaté autant qu'il nous déchire. Comment, dès lors, appréhender ces expériences ouvrantes ? Comment concevoir ces œuvres-mémoires et leurs déchirures ? Quels transports mémoriels engendrent-elles ?

Les questionnements de ce séminaire s’inscrivent plus largement dans une actualité artistique et politique qui interroge notre rapport aux images et à leurs réemplois. Alors que nous assistons à une mise en concurrence des mémoires dans nos sociétés hyper-modernes où explosent le nombre d’images et de témoignages co-existants, comment aborder, étudier le régime d’images « amateur » postées sur le net et ses réceptions ? Comment appréhender les excès de mémoires et les déchirures qu’il provoque ? Et que faire des voix des témoins qui s'invitent sur scène ?

En pratique

Séances prévues le 1er mardi de chaque mois : 1er mars, 5 avril, 3 mai et 7 juin, de 14h00 à 16h00, en salle 220 de la MaCi.
Séminaire organisé en présentiel et à distance.
Pour participer en ligne : inscription auprès de celia.jerjiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Célia Jerjini) et/ou anais.tillieratuniv-grenoble-alpes.fr (Anaïs Tillier).

Séances 2021-2022

Contacts

celia.jerjiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Célia Jerjini)
anais.tillieratuniv-grenoble-alpes.fr (Anaïs Tillier)

Enseigner la langue et la littérature du Moyen Âge

Journée d'étude Recherche Le 2 mars 2022
Complément date

9h15 - 16h30

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Bâtiment Stendhal
Grande salle des colloques

Organisée par RARE, cette journée d'étude sera l'occasion d'une réflexion autour des pratiques de l'enseignement de la littérature médiévale au collège et au lycée.

L’enseignement de la littérature médiévale, au programme dans les classes de 5e et de 2de (poésie du Moyen Âge au XVIIIe siècle), 1re (le roman et le récit du Moyen Âge au XXIe siècle) pose des questions spécifiques. Il nécessite de maîtriser un contexte historique, sociologique et idéologique qui n’est plus le nôtre. Reposant sur des traditions littéraires et relevant d’une culture qui nous sont devenues complètement étrangères, cet enseignement est souvent relégué aux « petites » classes auxquelles sa dimension merveilleuse, voire féerique, conviendrait mieux. Aucun lien n’est généralement établi entre les œuvres médiévales et l’histoire littéraire quand les œuvres médiévales ne sont tout simplement pas réduites à être les prémices un peu simplistes d’une littérature plus élaborée.

Pourtant travailler sur la littérature, voire sur la langue médiévale, offre de nombreuses opportunités de créativité, d’expérimentation, voire de réflexions critiques et idéologiques. Nous aimerions profiter de cette journée pour partager des pratiques et réfléchir aux moyens qui permettrait de faciliter l’accès à des textes très riches, sans les caricaturer.

Contact

corinne.denoyelleatuniv-grenoble-alpes.fr (Corinne Denoyelle)

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Œuvres-mémoires au cinéma et dans les arts de la scène – séance 1

Séminaire Doctorants et doctorantes, Recherche, Œuvres-mémoires Le 1 mars 2022
Complément date

14h00 - 16h00

Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire

Complément lieu

Médiat Rhône-Alpes
Salle de conférence

L’objectif de ce séminaire doctoral est d’établir un dialogue entre différents sujets de recherche contemporains ayant trait à la thématique mémorielle dans les arts cinématographiques, visuels et dans les arts de la scène.

Célia Jerjini et Anaïs Tillier (Litt&Arts)
Présentation et introduction du séminaire

Hélène Godin (Litt&Arts)
Images manquantes, images mangées. Esthétique de la dévoration et de l’embaumement chez Manoel de Oliveira dans Belle toujours (2007)

Cette communication expose les nuances de l’esthétique oliverienne à travers le traitement de la mémoire. Seront analysés les procédés qui érigent le rituel du repas en cérémonie d’anamnèse.

Marilena Karra (Univ. Toulouse Jean Jaurès II / Univ. Panteion d’Athènes)
Résurrection et mémoire dans le paradigme de l’histoire figurale de Jean-Luc Godard

L’intervention proposée vise à examiner les concepts de résurrection et de mémoire dans le cadre de l’œuvre de Jean-Luc Godard, Histoire(s) du cinéma (1988-1998). Ces deux concepts, intrinsèquement liés entre eux, et dans le milieu d’une histoire figurale, c’est-à-dire d’une histoire fabriquée par et à travers les figures, soulignent comment et pourquoi le cinéma, dans la tragédie de l’histoire du XXe siècle, possède une mission rédemptrice en se révélant comme une remémoration vivante de tout ce qui est mort et oublié.

En pratique

Séance organisée en présentiel et à distance.
Pour participer en ligne : inscription auprès de celia.jerjiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Célia Jerjini) et/ou anais.tillieratuniv-grenoble-alpes.fr (Anaïs Tillier).

Contacts

celia.jerjiniatuniv-grenoble-alpes.fr (Célia Jerjini)
anais.tillieratuniv-grenoble-alpes.fr (Anaïs Tillier)

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Les primitivismes russes

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Informations complémentaires

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Auteures Claire Gheerardyn et Delphine Rumeau (éds)
Éditeur Université Toulouse 2 (EA LLA-CRÉATIS)
Date de parution 14 octobre 2021
ISBN 9791093090115
Nombre de pages 432
Format 16 x 24 cm

 

Sommaire

Claire Gheerardyn et Delphine Rumeau – Introduction
Claire Gheerardyn – Le primitif comme catégorie existentielle. Autobiographies et biographies de quelques peintres primitivistes russes
Anastasia Kozyreva – L’inspiration « primitive » dans l’œuvre de Mikhaïl Vroubel
Christophe Imbert – Les primitifs de Nikolaï Goumiliev. Autour d’un diptyque
Tatiana Victoroff – Visages de Russie. Boris Grigoriev et Ivan Bounine
Émilien Sermier – Le Sacre du primitif. Musiques russes et imaginaires littéraires : Cendrars, Cocteau, Ramuz, Rivière
Jehanne Denogent – Portrait de famille. Les Poupées de Marie Vassilieff et le Primitivisme
Virginie Tellier – Les formes du primitif dans Une chronique de famille de Sergueï Aksakov (1856)
Delphine Rumeau – Primitif américain et primitivisme russe. Deux cas de réception (Longfellow, Whitman)
Liliya Dyachenko-Escalle – Langage primitif et identité nationale dans La Colombe d’argent d’Andreï Biély : Étude de sources et modèles français et allemands
Daria Sinichkina – Le phénomène des « poètes-pépites » dans les années 1900-1910 : Nikolaï Kliouev et la construction d’une identité primitive
Michael Kunichika – « Et tu glorifies la tendre bergère ». Velimir Khlebnikov, ou l’invention d’un primitivisme pastoral
Pierre-Yves Boissau – Le primitif et la Révolution russe : Nous de Zamiatine ou le désir primaire contre l’utopie sociale

Résumés des articles
Abstracts
Notices sur les auteurs
Notes de lecture

Date de publication :

Ce numéro 53 de la revue Slavica Occitania explore les formes et la diversité des primitivismes russes, ses phases historiques et ses relations avec les modes artistiques européennes.

Les peintures de Mikhaïl Vroubel, Nikolaï Goumiliev, Marie Vassilieff, ainsi que les écrits de Sergueï Aksakov et d'Andreï Biély sont examinés.

Slavica Occitania est une revue semestrielle de slavistique fondée en 1995 à l’université de Toulouse - Le Mirail. Elle est publiée sous la responsabilité scientifique du laboratoire EA 4152 « Lettres, Langages et Arts » (LLA-CREATIS). L’orientation de la revue est à la fois comparatiste et pluridisciplinaire ; il s’agit d’explorer à travers des numéros spéciaux thématiques aussi bien dans le temps que dans l’espace les rapports du monde slave avec l’extérieur afin de mieux mettre en valeur la spécificité de celui-ci à travers ces éclairages multiples et contradictoires.

Camille Brouzes, lauréate 2020 du prix “Jeune chercheur” de la Fondation des Treilles

Distinction / Prix Recherche Le 10 février 2020

Camille Brouzes suit une thèse en littérature médiévale, sous la direction d'Estelle Doudet (ISA).

La Fondation des Treilles décerne chaque année cette aide à la recherche à des chercheur·euses français⋅es ou étranger⋅es âgé⋅es de moins de 35 ans, en fin de thèse (quatrième année maximum) ou post-doctorant·es, qui mènent leurs recherches en France. La sélection des dossiers est effectuée par un Conseil scientifique.

Camille Brouzes a d’abord obtenu un contrat doctoral de l’ENS de Lyon qui lui a permis de mener ses recherches à l’UGA, où elle a ensuite rempli pendant un an les fonctions d’ATER (2016-2020). L’obtention du prix de la Fondation des Treilles lui offrira la possibilité de poursuivre la rédaction de son manuscrit de thèse.

Synthèse de sa recherche

Camille Brouzes s’intéresse aux représentations du vieillissement dans la poésie en français des XIVe et XVe siècles. Elle réévalue à l’aune de textes poétiques un lieu commun qui considère la fin du Moyen Âge comme un temps du déclin, un automne des arts et des civilisations. Proche du champ disciplinaire des aging studies, qui examinent le vieillissement sous un angle culturel, son travail entend montrer comment la sénescence devient à la fin du Moyen Âge une forme consensuelle de présentation de soi. Son corpus se constitue de grands poètes de la période, tels que Eustache Deschamps, François Villon, Charles d’Orléans notamment, qu’elle confronte à la production d’auteurs moins étudiés. Alors que les textes qui représentent le vieillissement des poètes ont beaucoup été considérés comme des témoignages ou des anecdotes, ses travaux approchent la sénescence en termes rhétoriques, comme un mode d’incarnation possible. En assumant à la première personne un personnage type bien connu de leur lectorat, le vieillard, les poètes de la fin du Moyen Âge décalent ses aspects les plus négatifs. Les diminutions dont ils se plaignent favorisent en vérité la construction de leur masque et le renouvellement d’une écriture poétique. Dans la vulnérabilité des vieillards se loge leur puissance : la poésie médiévale nous aide à repenser les stéréotypes liés à la sénescence.

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